mercredi 26 octobre 2016

Le cri du tri

Je suis dans le bus pour Québec. Ce même voyage sur la 20 que j’ai fait des centaines de fois, sans exagérer. Ça fait plus de 20 ans que j’ai quitté la Capitale nationale, comme ils disent à Québec, sans jamais avoir l’intention de retourner y vivre. Ce soir j’y vais pour le travail. Mais en fait, c’est vraiment juste une excuse pour me retrouver seule à l’hôtel et faire le point sur ce qui s’en vient. Tous les jours, mon futur proche change. Il a une conjugaison irrégulière, c’est le moins qu’on puisse dire! Mais il existe enfin. À chaque seconde qui s’écoule sur le chrono, à droite de l’écran, on se rapproche de ce grand projet dont on rêve depuis 2 ans. On a finalement fait l’annonce à nos boss respectifs: on s’en va en sabbatique. Pour la famille. Pendant 6 mois. On a fait l’annonce à nos familles aussi. Curieusement, nos proches semblaient soulagés. C’est que le plan initial était tout autre… mais il faut rester flexible et savoir reconnaitre que le plan était ambitieux.

Tellement ambitieux, qu’un soir j’ai craqué. Trop de pression. Partir sur la route impliquait à l’origine qu’on loue l’appart, tout meublé pour plus de simplicité pour nous, histoire de couvrir les frais fixes qui s’y rattachent et d’avoir une entrée d’argent stable vu qu’un congé sabbatique s’accompagne d’un congé de paie. C’est pas aussi excitant que d’avoir congé de devoirs ou congé de bain! Ça implique qu’on doit avoir amassé suffisamment d’argent pour vivre ce rêve à l’aise, ou du moins sans compter ni stresser. Les dettes, c’est pas dans notre philosophie, donc pas question de remettre à demain cette responsabilité non plus. Si on ne peut se permettre financièrement de faire telle ou telle sortie, ou si on doit manger du spaghetti 5 fois par semaine, c’est moins l’fun comme aventure. Mais louer, implique de finir certaines rénos qui durent depuis la naissance de la petite… “Non maman, ma salle de bain est pas finie”!