jeudi 31 août 2017

Flashback Oregon, partie I

Depuis notre retour le 2 juillet, on a été plus que silencieux sur ce blogue. Pas envie de parler. On était en introspection, et en état de choc, faut le dire. Ça nous a pris un certain temps à nous habituer à vivre à nouveau entre quatre murs. Les deux premières semaines, on a carrément joué à l'autruche. On a envoyé Juliette chez mes parents à Québec et on a tenté de s'occuper au max: on a refait la terrasse, nettoyé la maison à la grandeur, changé les meubles de place, aménagé une salle de jeu au sous-sol, you name it. Entre deux corvées, on se payait un bon resto en amoureux et une ballade dans notre quartier. Les soirs de pluie, on se laissait choir devant un film. La météo moche qui frappait le Québec à ce moment nous a déprimés encore plus. Jamais en cinq mois on avait vu tant de pluie.

Avec le temps, l'arrivée du soleil et le confort de notre belle terrasse, on s'est habitué. La seule qui semblait contente de son sort était Juliette, qui retrouvait son univers, ses jouets, ses amis. Elle nous a catégoriquement dit qu'il était « hors de question » qu'on reparte en long voyage. Alors pour le moment, notre seul moyen de voyager, est de regarder nos photos et de rêver au prochain départ.

Et il y a aussi le blogue! Au départ, il se voulait une plate-forme pour partager nos réflexions et nos aventures pendant qu'on est sur la route. Mais la vie sur la route étant ce qu'elle est, avec ses contraintes et ses moments moins forts, les dernières semaines de voyage ont été moins propices à l'écriture. Mais avec du recul, la passion de raconter et de partager revient. On a donc décidé de maintenir le blogue en vie en ajoutant des articles et des photos de cette aventure et en vous entretenant de nos activités futures, des transformations du camion, nos réflexions sur la vie de nomade et autres sujets palpitants, comme des meet-up de vanlifers (on en a deux au menu ce mois-ci)!

jeudi 29 juin 2017

The meaning of vanlife


Je suis un ADM (Avec Domicile Mobile)

Le titre n'est pas de moi.  En fait, c'est le titre d'un documentaire qui devrait voir le jour en 2018 et que je viens de financer sur KickStarter.
N’empêche que le titre m'a fait réfléchir.  On était supposé passer la Saint Jean (le 24 juin pour les non québécois) au BC grâce au rassemblement de Vanlifer organisé par Julien de Go-Van .  On était super excité Éliane et moi de vivre deux jours juste avec des gens qui vivent comme nous, sur la route.
Sauf que, le mauvais temps, les inondations à Penticton, les cerises en retard à Osoyoos, les bibittes à Vernon, les ours noirs à Rossland, les filles malades sur la route 3 qui viraille nous ont poussé trop vers l'Est pour revenir sur nos pas à temps pour le 24 juin.

Toujours est-il que je m'étais posé la question à moi-même en pensant aller à ce rassemblement: c'est quoi être vanlifer? C'est tu faire du plein air? c'est tu être SDF (Sans Domicile Fixe) ou plutôt ADM (Avec Domicile Mobile)? C'est tu être en vacances perpétuelles?

Comme ce voyage s’achève et qu'on est à quelques jours de prendre le chemin du retour, voila une petite rétrospective de nos 20,000 km de route ou nos 130 nuits sur un matelas de mousse ou nos 200 repas cuisinés au camp fuel dehors sur le vieux Coleman ou les 18 Parcs Nationaux Américains visités (pas mal pour 80$ US)  ou les (au moins) 15 sortes de sable de plage que Juliette a testées.



dimanche 11 juin 2017

100 jours de grâce

C'est les deux pieds dans l'océan Pacifique, en Oregon, qu'on a célébré 100 jours de vie nomade. Cent jours de liberté, de vie à se concentrer sur nos nombrils pour en tirer une leçon de vie, en famille. Cent jours de petits bonheurs. Cent jours de mini malheurs, bien sûr. Mais ça, on les laisse derrière!
À la manière des enfants de maternelle qui comptent 100 jours de classe et qui célèbrent sur le thème du 100 trucs-machins-à-partager-avec-tes-amis, voici une liste du matin jusqu'au soir, de 100 de mes petits bonheurs:

1. Me réveiller sans cadran
2. Entre-ouvrir le rideau pour voir le lever du soleil rose sur les montagnes
3. Regarder Stef dormir.
4. Sentir Juliette toute collée sur moi. 
5. Décider d'un regard complice de prendre la route juste après le lever du soleil.

À 9 600 pieds, fait trop frette pour dormir. On prend la route avec le sourire et on blaste la chaufferette! Dixie NF, UT

mercredi 17 mai 2017

Un peu de porn Américaine


Disclaimer: le contenu de cet article est très graphique et peut provoquer certaines envies de prendre la route.

North Creek

Quand j'avais 7-8 ans, mes parents avaient aménagé un Volkswagen Combi 1973 en camper.  On lui avait collé des mains de Pif Gadget mais jamais donné de nom: c'était le VV (vévé).  J'ai passé plusieurs étés à observer la route par les fenêtres et dormir dans le poptop quand on faisait du camping sauvage dans les gorges du Tarn.
Quand on fait de la petite route, Juliette est en arrière dans le lit queen au milieu des coussins et des jouets. Pis quand je l'espionne par le rétroviseur, je la trouve à plat ventre qui regarde la route par les fenêtres d'en arrière...un peu comme moi à son âge.

Notre chez nous à côté de Zion NP
En anglais, on dit : You are a product of your environment.  Ça s'applique autant pour moi que pour mes deux filles.  40 ans plus tard, je revis mes souvenirs de bord de rivière en camper et toute la famille est heureuse dans ce setup minimaliste.  On aime la musique de l'eau, le courant du ruisseau, les roches pour essayer de traverser sans se mouiller.

lundi 15 mai 2017

Celebrate, Good Times, Come on!

Attention... roulement de tambour... Eh oui! On a célébré au champagne nos 3 mois sur la route en fin de semaine à Moab, sur le bord de la rivière Colorado!





 

mercredi 10 mai 2017

La vita e bella!

C’est à peu près la totalité des mots italiens que je connais. Mais ils contiennent l’essence du dernier mois. On a été plutôt tranquille côté blogue… ça veut pas dire qu’on n’a rien à partager, au contraire: on en a trop! Tellement qu’on ne sait plus si on doit retourner en arrière et relater nos arrêts tel un guide touristique, ou juste vous présenter une collection Best of de nos photos, en désordre, ou comme ça vient.

Alors force est de constater, que même en pause du rythme effréné de la vie quotidienne, le retard me rattrape! Mon journal de bord façon papier est bloqué au Texas, et hier j’ai trié des photos datant du 13 avril… quasiment un mois! Pourtant, j’ai huit heures de plus par jour sans obligation travail. Je me lève vers 8h et me couche vers 21h30. Bien qu’on pourrait débattre longtemps sur les raisons de ce retard, disons juste que tout est une question de priorité… et que là, dans ce paradis de chaleur, de roches rouges et de fleurs sauvages, entourée de ceux que j’aime, j’ai d’autres priorités que la correspondance! On s’était dit que ce blogue ne devait pas devenir une obligation… alors voilà, on le néglige et on vous demande d’être indulgents! De toute façon… vous n'êtes pas tellement bavards non plus, même si on sait, par les stats du blogue, que vous nous suivez. J’imagine que ça s’équilibre!

Alors pourquoi ne pas commencer par la fin. Après tout… la vie est belle quand on commence par le dessert! On verra s’il reste de la place pour le reste après… Maintenant, il faut établir c’est où la fin… parce que là on revient d’une escapade dans le coin de Capitol Reef NP et de Bryce Canyon NP. Mais comme c’est trop frais, je vais garder ça pour plus tard… mais on vous fait un petit coucou de notre rando de 6,1 km à 7 000 pieds d’altitude par 25 degrés à Bryce. Ma championne était morte après!


Les reines de Queen's Garden à Bryce Canyon NP
Ouf... elle a gagné ses épaulettes! On a fait le reste en navette, après une bonne crème glacée!

mercredi 19 avril 2017

From Arizona to Arizona

Deux pas en avant, un pas en arrière

Tout le monde nous dit que 2017 est une année froide et on les croit.  Les images radar de NOAA et National Wheather Service sont devenues mon outil de navigation...Et la station service notre meilleure amie car notre petite danse de va-et-vient nous a fait franchir le cap des 11,000 kms (le quart du tour du monde).

La Californie

La route 66 menant en Californie, c'est chez Cécile et William qu'on a retonti pour une fin de semaine.  La première fois en deux mois qu'on dormait dans une vraie maison.  Maison splendide inspiration beach house avec oranges et citron à portée de main pour le plaisir de Juliette.






Nos amis artsy ont un talent pour la déco et nous faire sentir chez nous.







Entre plage à Malibu et Marché bio à Studio City, je jase des amis d'enfance (30 ans déjà) pendant que Éliane découvre William et que Juliette joue avec les jumelles Lia et Manon.  Je pense que toute la tribu a besoin de socialiser en français.
J'en profite pour tester le vélo à Los Angeles...C'est devenu un kick de pédaler les villes qu'on traverse comme si j'étais à Montréal. Je ressens un réel plaisir à rouler mon Kona n'importe où et n'importe comment.
So much pour mon remake de Terminator : le Los Angeles River est plein d'eau!



Joshua Tree

Joshua Tree est comme un jardin enchanté dans lequel on se ballade plus qu'on ne randonne. Le décors est simple mais semble imposer un sourire léger sur toutes les bouches.



On campe,comme en 2010 à canyon land, au pied d'un boulder. Je me souviens que planter la tente au pied d'un boulder m'avait fait sentir un vrai gars de plein air aux accents cro-magnon.



La cerise sur le sunday, nos voisins d'en face sont des Français expatriés à Portland ! Juliette profite de la langue familière pour jouer avec les garçons.  Merci encore à vous Aurore et Laurent pour le tuyau sur la piscine de Death Valley: on en a bien abusé pendant deux jours !
On inversé les rôles le temps de s'arracher la peau sur les boulder vraiment abrasifs.  Juliette joue aux parents pendant que les parents jouent à l'enfant.





La 395

Eliane m'a tellement parlé de la 395, le plus panoramique de toutes les routes de Californie avec ses BLM bordés de hot spring qu'on met le cap sur Lone Pine avec Bishop en vue.  J'ai fait mes devoirs, y a du vélo, randonnée et escalade en masse pour jouer deux semaines...Sauf que il fait -1C à Bishop : altitude oblige. Ma solution, dormir SOUS le niveau de la mer pour avoir bien chaud. Paré à virer? On vire tribord vers Stovepipe dans Death Valley sous 34C.



On y retrouve d'ailleurs nos voisins français de la veille installés au Texas qui organisent une chasse au trésor pour Pâques.  Le but, retrouver la centaine d'oeuf en chocolat planqués dans le désert avant qu'ils ne fondent ! Juliette à l'oeil et l'efficacité de sa mère.  Les filles partagent leur butin avant de se séparer...Je pense que Maëlla et Juliette aurait passés les quatre prochains mois ensemble.


Ce voyage est semé de supers rencontres mais hélas trop éphémères.


Las Vegas

Juliette, tu te souviens de la fontaine du Complexe Desjardins pendant le temps des fêtes?
Oui
J'en connais une plus grande et dans la rue en plus. Tu veux la voir?
Ouiiiii.
Coup de tête en quittant Death Valley, on file a Las Vegas voir les fontaines du Bellagio.

Un touriste nous explique en allemand (merci chérie de comprendre) qu'il vit sans payer et sans permis dans le stationnement du Mandalay Bay. What the heck: on s'installe comme lui et on grimpe dans le monorail direction les terrasses, le New York New York, Paris Las Vegas et bien sûr, le M&Ms world.

Les filles sont tout excitées d'être sur la Strip la nuit et Juliette se couche à minuit avec le Excalibur comme décor par les fenêtres de Zingaro : YES !

Je résiste à la tentation de mettre quelques coups de pédale sur la Strip à mon réveil car on a un méchant backlog de linge sale.



Lake Mead

Lake Mead est une sorte de love-hate relationship. Le décors et les gens sont parfois supers et parfois haïssables.  Les camping parfois chers et parfois gratuits.  Bref, on avait jamais testé ce parc et on fait des erreurs de débutant.

On en garde quand même un bon souvenir de camper sur le bord de l'eau gratos puis déjeuner sous les palmiers dans un hot spring.






Mon seul regret: ne pas avoir le temps de faire les démarches pour le sauvetage de ce monocoque acier abandonné dans le parc de la marina qui est devenu un cimetière pour bateau.



samedi 1 avril 2017

l'Arizona



J'avais tellement hâte d'arriver en Arizona. En 2010, j'avais voulu faire Montréal-Phoenix avec Éliane mais on s'était limité a Moab pour sauver 2,000 kms...on est rendu a 9,000 km et on a même pas encore touché le Pacifique ! Ça, c'est ma joie d'arriver en Arizona.


jeudi 30 mars 2017

L'art de la farniente!

C’est dimanche matin. Je me réveille avant tout le monde, comme bien souvent. Depuis que Stef a transformé notre lit queen en quasi king (on a 70 pouces de large au lieu de 60 car il a fait faire un 180˚ aux sleepings, ce qui ne compromet en rien le confort des pieds car on se niche la tête dans les renflements des portes), Juliette dort un peu plus souvent avec nous plutôt que sur son lit de camp rose, surtout quand on s’arrête pour une seule nuit. C’est elle la vraie marmotte de la famille. Elle se cale dans son sleeping pour fuir la lumière, et ce matin ne fait pas exception. Je tire un peu le rideau pour voir si le soleil est passé de l’autre côté de la montagne: pas encore, mais le ciel n’est plus rose. Il doit donc être vers les 7h du mat. Stef remue, me sourit de son air endormi. Et comme le dit si bien le dicton: « quand la marmotte dort, les parents dansent », on s’accorde un petit moment d’intimité pour célébrer cette cinquième semaine qui débute. [Bon ok, au moment de publier, on a plus d'une semaine de plus d'écoulée]



mardi 14 mars 2017

4 semaines déjà

Voila venu le post du décompte.  Comme tout a une fin, dénombrer me permet de mesurer combien j'ai accompli, ou combien il reste encore a faire!

En 7,000 km on a traversé 12 états, on a visité des grottes a Carlsbad 700 pieds sous terre



vendredi 10 mars 2017

Bonne fête ma sœur

Bonne fête a toi ma sœur.


C'est au bout d'une route perdue du Nouveau Mexique (Wichita Rd) et sous un soleil de plomb que j’apprends Happy Birthday au Uke juste pour toi.  Tu mérites largement ces efforts (j'ai quand même dû apprendre a déchiffrer les tablatures pour faire du picking...je ne joue que des accords en strumming).
Je te souhaite une super journée en attendant de célébrer ensemble a notre retour en août. Je t'aime.



Le soleil de plomb



jeudi 9 mars 2017

Le parc national Big Bend: plus grand que nature!

Cette pause en ville à San Antonio nous a revigorés. On est des bibittes de ville, tout de même! Un latte digne de ce nom (je préfère m’en passer que de boire du Starbucks en route) et un développement urbain axé sur le plaisir que procure la marche en ville, sans vraiment être en ville car on est « sous terre » à ciel ouvert, sans voitures, c’était nouveau pour nous depuis le début du voyage. Et en fait, ça s’est trouvé à être une cassure, un nouveau départ. Je crois que sans s’en rendre compte, à vouloir faire de la plage en bums, on est tombés dans un autre extrême. On avait un peu perdu de vue ce qu’on venait « vraiment » chercher dans ce voyage: les décors enchanteurs, les montagnes, la solitude, le désert et sa végétation particulière. Ce qui, en fait, nous avait manqué lors de notre séjour en Floride en 2015.

Suivant notre nouvelle entente, on s’est spontanément arrêtés au réservoir Amistad. Bon… pas aussi spontanément que ça car on a raté l’endroit qui donnait directement sur le réservoir et qui était si beau vu de la route, mais on a pris un embranchement plus loin qui menait à une route… inondée! Un peu d’exploration en vélo dans les terres (c’est pratique!) et on déniche un site classé BLM gratuit. BLM, c’est Bureau of Land Management, les terres publiques des États-Unis. Certains ont des frais (généralement de 5 à 15$) alors que d’autres sont complètement gratuits car sans services. Mais on n’a besoin de rien car on traine notre eau (un réservoir de 18 L) et notre toilette portable (qui peut facilement nous durer 3-4 jours sans ajout de chimique). Stef fait un peu de vélo, Juliette et moi on se promène le long d’une rivière quasi asséchée où on voit des traces qui ressemblent à celles d’un cochon. On apprendra plus tard qu’il y a au Texas des javelinas, genre de sangliers sauvages. On cuisine le souper: crevettes sautées aux herbes salées, quinoa et brocoli. Le vrai régal, c’est qu’il n’y a pas un souffle de vent: quel changement par rapport à cuisiner sur une plage! Vient le coucher de soleil sur les collines: ça y est, on y est. On dit à Juliette que le « vrai » voyage commence! Ces décors, ces couleurs, nous rappellent à tous les deux pourquoi on aime tant le désert!



La vie "sauvage"

samedi 4 mars 2017

Fini les plages

Fini les plages


Je pourrais énumérer tous les bons plans plage comme Surfside Beach ou encore mieux Magnolia Beach avec douche chaude gratuite mais l'épisode plage est fini pour l'instant.  Tout le monde a eu sa dose de sable, vent, coquillage et motte frisée pour Éliane.


dimanche 26 février 2017

Nos 15 premiers jours

Nos premières semaines sur la route

Oui, on a roulé! Trop même: au moins deux fois plus que le maximum qu'on s'était autorisé après notre road trip en 2012 (1,500 km par semaine avec Juliette).  On a roulé pour fuir le froid, puis fuir la côte Est trop privée, puis fuir la Floride trop chère, pis rendu là, fuir les états de la culture du coton et des bayous. Bref on a roulé car on avait un but: l'Ouest. On a oublié d'oublier nos préjugés et s'ouvrir a ce qu'il y avait a découvrir.   Notre agenda a créé du stress et du stress, ça créé des chicanes (surtout dans 70 pi ca). Je me rappelle un article d'un vanlifer qui disait que la vie sur la route créé plus de chicane mais qu'on se réconcilie beaucoup plus vite aussi. Alors avec Éliane, on s'est dit qu'il fallait se watcher mutuellement pour vivre le moment présent et le rappeler a l'autre quand il oublie. Si une plage est belle et sauvage, on arrête.  Si Juliette voit un playground et veut jouer, on arrête.  Si un pompier nous offre une palette de bouteilles d'eau car il vide la caserne, on jase avec.  Il faut changer notre mindset si on  veut que quelque chose de différent nous arrive pendant ces 6 mois.

A travers tout ça, on a quand même eu du plaisir:
J'ai pédalé sur Virginia Beach:
Virginia Beach avec la tuque

jeudi 16 février 2017

Le marathon des saisons

Le marathon des saisons

Partie 1: l ’hiver

Ça y était enfin, le jour J tant attendu. Fidèles à nous-mêmes, on n’avait pas mis de cadran à 5 heures du mat pour décoller tôt. De toute façon, on nous a jeté un sort il y a de cela bien des années, de sorte qu’on est incapables de partir avant 11h, alors pourquoi stresser! À 8h10, on était dans la douche. À 9h, on savourait nos derniers croissants en compagnie de notre ami Philippe qui habitera notre maison en notre absence. Malgré le calme extérieur, moi je bouille. J’ai tant de choses à faire: une dernière brassée de lavage pour laisser la maison propre, vider le frigo de ce qu’on apporte, ranger les vêtements d’hiver dans le placard. Et une bouchée de croissant par ci, et un sac rempli de trucs qui trainent en vrac par là. Comme on n’avait pas vraiment fait de générale car la plupart des bacs contiennent des trucs qui ne doivent pas geler, on ne savait pas vraiment quelle était la capacité de rangement réelle de Zingaro. J’ai quand même fait des provisions en masse au Costco et on ne s’est pas limités sur l’équipement de sport: vélo, escalade, yoga, natation, course, tout y est, fois 3! Pour les vêtements et la literie, ça c’était fait. Puis fallait penser aux jouets, aux livres, aux loisirs créatifs (perles, dessin, ukulélé). Fallait mettre de côté des trucs à grignoter et boire en route, des jouets, le lecteur DVD, les téléphones, bref, tout ce qui est utile et nous évite d’arrêter en chemin. L’idée, c’était de rouler, de se rendre au moins à Philadelphie.

Grâce à l’aide précieuse de Philippe et au dévouement de Stef, nu-mains par -12 degrés, chargement après chargement, la seule chose que j’entendais était: quoi d’autre Éliane? À l’intérieur, je voyais la grosse pile de sacs et de bacs rubbermaid disparaitre. Puis ça a été à moi de jouer pour aménager le garde-manger et le frigo. Eh bien, j’ai tout mis!


Même pas de bordel!

Puis, les 10-12 litres de jus en extra sont rentrés à l’arrière. La capacité de rangement va au-dela de nos attentes, et on ferme les portes, satisfaits de voir que ça ne sera pas un autre de ces voyages où l’habitacle est embourbé dès le départ! Encore 10 minutes pour attacher les vélos, et on en est aux adieux au petit copain de Juliette sur le balcon! L’émotion est grande… on part pour 6 mois? Alors que la maison est enfin vide et propre et que la salle de bain est finie?!


Preuve que la salle de bain est finie!
Oh que oui! On part pour 6 mois! On quitte l’univers montréalais, le monde du travail et de la routine et cet hiver de glace, bien que les prévisions météo nous promettent trois heures de neige au moins dans les montagnes. Bonus: on part à 11 heures pile!



Un dernier coup d'oeil avant  de partir... C'est solide!

3 happy campers!











Je n’avais jamais passé les douanes de Lacolle si vite: pas de voiture devant nous… c’est quasiment louche… c’est sûr qu’on est dimanche matin et qu’une tempête de neige est annoncée. Les questions habituelles défilent:

-Where are you going?
-To Florida, then visit some friends in LA and family in Oregon.
-For how long?
-Three months.
-Do you have food?
-Only strawberries and dry stuff.
-What do you do for a living?
-I work for the national bank / and I work for the Quebec government
-And you little one, do you go to school?
-(moi à Juliette: regarde le M. avec un sourire) - She doesn’t speak English, but no, she just turned 5.
-Do you have the vehicle’s registration? (celle-là, c’est une nouvelle question)
-Sure, here you go!
-Ok, have a safe trip!

Ouf! J’étais pas d’humeur à revider le camion! Mais la joie d’être en vacances s’est vite transformée en cauchemar hivernal. Les américains n’ont pas notre savoir-faire pour déneiger les routes, mais on peut faire avec car on a des pneus d’hiver. Ce qui n’était pas drôle par contre, c’est qu’à chaque 30 minutes, Stef prenait une sortie, mettait mes gants et déglaçait à grand peine les wipers, sachant très bien que c’était en vain.

Stef qui déglace pour la énième fois les wipers.
Mais bien avant la tombée du jour, tout s’est arrêté et ce soir-là, on a terminé notre course à 22h dans un arrêt touristique sur la 95, à l’entrée du Maryland. On a peu dormi cette nuit-là car il a fait autour de 2-3 degrés. On a mis les voiles à 5h du mat, bien heureux de se chauffer un peu dans notre van et contents de notre bon coup de passer les villes de Baltimore et Washington avant le traffic du lundi matin. On cherche les plaques du Québec, les roulottes de snow birds se font rares. On se dit qu’on est trop tard en saison… qu’ils sont tous déjà au chaud! Qu’importe: nous sommes passés de l’hiver au printemps en 24 heures et on commence la journée avec un gros 6 degrés! La neige est chose du passé.

Partie 2: le printemps

C’est donc ben plate faire de l’autoroute. Même si Zingaro nous offre beaucoup plus de confort qu’Ali Baba (même Juliette a remarqué que c’était silencieux), il reste qu’on n’aime pas du tout faire la course sur 4 voies de large entre des automobilistes qui textent au volant ou qui te collent dans le c.. Mais comme on est un peu pressés de rejoindre le sud, on a opté pour le chemin le plus rapide. Le but de la journée est de se rendre à Virginia Beach, peut-être même camper! L’avantage de partir si tôt, c’est qu’on est à destination à midi! Un petit arrêt au Visitor’s center nous convainc de prendre un hôtel: le seul camping ouvert charge 50$ la nuit, alors que pour 68$, tx in. on a un hôtel avec petit déjeuner, piscine à 90 degrés et jacuzzi dans la chambre! On passe le début de l’après-midi sur la plage à faire du beach combing et du vélo, malgré le vent et le 12 degrés. On a quand même gagné plus de 20 degrés depuis notre départ! Mais faire du tourisme en février comporte son lot de surprises… aucun resto sur la plage n’ouvre avant mars. On soupe donc sur la main déserte, dans une taverne où on nous demande à l’entrée: fumeur ou non-fumeur? Quoi? Ça existe encore? On a tout de même bien mangé et on a réussi à éviter les frites avec une grosse portion de brocoli et de pois mange-tout.

Pub Kona - Virginia Beach chapter


Partie 3: l’été

On avait 600 km à faire pour atteindre notre objectif: la mythique Myrtle Beach. Je sais que bien des Québécois y sont allés, pour nous, c’est une première. Je ne pouvais pas dormir car je comptais les heures: si on part à 10h, après le déjeuner et l’épicerie, on serait là vers 16h… pas de temps à perdre! Je presse les deux marmottes et après une fausse manoeuvre de lecture de cartes, on passe tout droit pour l’épicerie. On roule sud: 15 degrés, 18 degrés, 20 degrés! Wow, Juliette a si chaud qu'elle est en boxeurs dans Zingaro car je refuse de mettre l'air climatisé! On a tant gelé, je vais en profiter! On se déniche un super beau camping dans un State Park pour 25$ la nuit. On en prend deux, en se disant qu'on profiterait de la plage. Juliette insiste pour faire du feu: on déguste donc des côtelettes de porc sur le feu et des guimauves comme dessert! Mais le lendemain, ils annonçaient de la pluie presque toute la journée. On a quand même décidé d'aller sur la plage tôt le matin pour sentir le plaisir d'être loin des hôtels et de la vie humaine. "Quel bonheur, ça sent bon", lance Juliette. À force de défier la mer, Juliette et moi on se fait avaler les pieds jusqu'aux chevilles: ça y est, on va rentrer au campement! On branche la chaufferette et on regarde Ratatouille, bien au chaud! Après la pluie, Juliette réquisitionne une petite ballade dans la forêt: ça c'est ma fille! Papa nous suit en vélo... c'est que du bonheur! Après une nuit froide (entre 3 et 5 degrés), on se lève avec un soleil radieux, bien décidés à explorer le reste du coin!



Et vous... ça va avec vos nouveaux arrivages de neige fraiche?! On lit les nouvelles, on lit vos commentaires et on pense à vous!

dimanche 29 janvier 2017

Le post de J-15

Ca y est: le départ est dans 2 semaines.

Merci à tous ceux qui sont passés hier et à tout ceux qui n'ont pas pu.  C'était le fun pour Éliane de voir que Pat existe pour vrai et que oui, je grimpe toutes les semaines avec lui :-)

Je réalise qu'en quittant le Québec l'hiver, le départ est un peu comme prendre la mer.  On a besoin d'une fenêtre météo favorable pour pas se taper une tempête de neige dans les Adirondack (been there) et que le gros du trajet sera fonction non pas des vents dominants mais plutôt des températures moyennes.
Je vous laisse visiter le heat map des USA (https://weather.com/maps/averages/normal-temperature) pour deviner quel sera notre trajet.


My 2 cents ou Les raisons de (ne pas) le faire

En jasant avec Éliane de sa dernière journée de travail, on remarquait une segmentation des commentaires en fonction de l'âge.
  • les 30-40 disent que c'est super mais eux peuvent pas.
  • les 40-50 disent que c'est courageux
  • les 50-60 disent qu'on a raison d'en profiter maintenant
Je ne veux pas faire une analyse psychologique ou même juger mais je sens que tout tourne autour de la sécurité.

  • ceux qui travaillent pour y accéder, 
  • ceux qui l'ont et veulent pas la perdre et 
  • ceux qui l'ont depuis un bout et se rendent compte que c'est pas si important.

Et pourtant, démissionner de sa job au gouvernement (qui consiste à donner le montant de la retraite), c'est beaucoup de sécurité de perdue!
Mais c'est aussi beaucoup de québécois chaque jour qui appellent Eliane pour ré-évaluer leurs options car la vie a ébranlé leur sécurité.
La maladie, les divorces, la mort shake la sécurité à chaque : Eliane Lebel bonjour, comment puis je vous aider?

Alors je ne me sens ni courageux, ni chanceux de partir sur la route avec mes amours pour faire du plein air.  Je vois surtout que la sécurité c'est fragile et que ça ne devrait jamais être un frein pour vivre ce qui nous allume.


On serre

Sérieux, j'avais peur mais serrer tout ça dans Zingaro sera facile.  Reste le linge à choisir en fonction de la place restant et hop, on prend la route pour 180 jours.



Voila, reste deux semaines pour laisser un appart clean à Philippe et transférer ma job à mes super collègues qui vont garder le fort pendant mon absence.