![]() |
Coucher de soleil sur Green Bay, vaches comprises! |
On a bien sûr commencé notre aventure par la traversée du Nouveau-Brunswick. Pour nous, le NB c’est le transit, le passage obligé avant de rejoindre la destination vacances! Rien à voir, rien à faire. La nouvelle autoroute transcanadienne est rapide (max 110 km/h) et tellement plate: des arbres, encore des arbres. Jamais on avait pensé que de trouver un resto ouvert un samedi soir serait si difficile. On a abouti au A&W (parce qu’au Tim Horton au NB, pas de soupe et sandwiches: que de la junk). On a passé la nuit dans le stationnement... parce qu’il faut bien dormir un moment donné!
Heureusement, le Visitor Info de la Nouvelle-Écosse, avec son gros phare et son homard géant, n’était pas loin! En fait, il est à 10 heures de route de Montréal, ce qui contribue à faire de la NÉ une destination idéale pour mes deux semaines de vacances règlementaires de fonctionnaire! Ça y est, les vacances peuvent commencer! On est enfin fébriles, on marche dans l’espace verdi du centre et on se sent bien!

Il y a un resto sur place où on s’est tous trois régalés de clam chowder et de poisson frais poêlé, pas pané! Pas de prix pour touristes, service agréable avec vue sur l’océan et sur l'emblématique phare!
Après le souper, on a profité de la belle lumière rasante du coucher de soleil pour explorer le petit village à pied. On a même rêvé d’acheter cette belle grande maison jaune… mais juste pour les 3 petites cabanes rouges… une chacun!
![]() |
Stef et Juliette qui discutent sérieusement de leur plan d'aménagement de leur propre cabane. |
Pour le dodo, on a décidé de tenter notre chance et de rester dans le stationnement. On s’est spotté un endroit plat, face à la mer. Les derniers visiteurs étaient toujours là quand nous avons éteint les lumières… et les premiers visiteurs déjà arrivés quand on s’est réveillés!
Plan pour notre première journée: un peu de vélo pour papa et de randonnée pour les filles. On a plus ou moins suivi le même sentier. À certains endroits, Juliette et moi on se demandait bien comment papa avait pu passer là en vélo: gros caps de roches enclavés dans une végétation hostile. On avait les jambes toutes griffés... mais on a vu des sarracénies pourpres, ces plantes carnivores que j’avais connues à Terre-Neuve, et on a cueilli quelques bleuets. Ma petite botaniste était comblée.
Le reste de la journée a été consacré à descendre le long des plages de la côte sud où on devait rencontrer nos amis Marlène et John, rencontrés à Hirtle’s Beach lors de notre passage en 2016. Juliette avait vraiment hâte de revoir Charlotte et d’aller à la plage avec elle! Mais on ne pouvait pas se douter qu'avant, la vie nous réservait une autre surprise! Dans le stationnement du Sobey's, Juliette et moi on est en pamoison devant "un p'tit wes", comme on dit. On ne trompe pas l'oeil d'un expert, et Stef reconnait tout de suite le type 2 de Chantal, l'éducatrice du CPE, que Juliette avait eue à 3 ans. On sait que sa copine et elles sont des voyageuses, mais de là à tomber en vacances au même endroit, que du bonheur! On va d'ailleurs les revoir quelques jours plus tard, encore par hasard, dans un des seuls restos d'un bled perdu dans la brume!
Les jours suivants, on a profité de cette région pour faire de la randonnée dans des champs bordant la mer et pour faire un peu de ville dans le magnifique village de Lunenberg, classé patrimoine mondial de l’Unesco. On a peu bougé car nos amis nous ont gentiment donné accès à leur résidence pendant leur absence, ce qui a contribué au sentiment de chez-soi, ici, en Nouvelle-Écosse. Rappelons que Stef était venu passer une semaine en mars, seul dans son camion par -1 degrés, à la recherche du terrain parfait, ce qui fait que l’un des objectifs de ces vacances était de voir si on ne pouvait pas trouver un petit coin de pays à acheter pour nos projets de vacances et de retraite.
Par la suite, nous sommes repartis à l’aventure direction sud pour découvrir des coins qu’on n’avait pas faits la dernière fois. Premier stop: Crescent beach, une belle lame de sable blanc de 2 km de long par une cinquantaine de mètres de large où les véhicules peuvent rouler directement sur la plage. L’instant d’un moment, ça nous a rappelé le Texas, mais en bien moins sale!
Pendant que papa était parti voir si on avait le droit de camper sur la plage la nuit, Juliette et moi avons trouvé des dollars de sable gros comme des 5 sous, ce qui est très rare. Le temps passe vite quand on joue sur la plage, mais après deux heures, papa n’était toujours pas de retour. Vu le passé médical de Stef, je me suis mise à m’imaginer le pire. Aucun moyen de le rejoindre car il a laissé son cell dans le camion. Je me mets en mode solution: j’écris dans le sable un message pour lui et je roule sur la plage à la recherche de mon Homme. Arrivée à l’autre bout de la plage: rien. Je décide de refaire le chemin inverse mais par la petite route de campagne qui longe la plage et qui passe dans des marais, l’oeil attentif. Au bout du chemin, je vois-tu pas Stéphane qui agite les bras. Il est avec quelqu’un. Je découvre que c’est un local qui a envie de vendre une partie de son terrain et qui faisait faire le tour du propriétaire à Stef qui en avait plein la vue et qui, comme un enfant de 6 ans, avait oublié la notion du temps! Je ne l’ai pas grondé, car c’est précisément pour ça qu’on prend nos vacances en Nouvelle-Écosse, van-life style.
En fin de journée, on a eu notre réponse concernant la nuit sur la plage: ce n’est pas que c’est interdit… c’est impossible! La marée monte tellement qu’après un moment, on a dû déplacer Zingaro… et vite! On en a profité pour explorer les ramifications et les petites iles des alentours à la recherche d’un endroit où passer la nuit. Mais tout est privé, et on opte pour le stationnement de la plage. Pourquoi pas: le décor est magnifique, Juliette peut jouer et courir librement, on a accès à des toilettes, et dès que le soleil se couche, on est les seuls à rester!
![]() |
Je suis sous le charme! Chaque tournant mène à une petite crique plus pittoresque que la précédente. |
Les gens sont curieux de notre mode de vie. Quand ils nous voient, installés avec notre café et notre poêle Coleman, en train de cuire des crêpes sur le bord de la plage, c’est plus fort qu’eux: il faut qu’ils essaient de voir à l’intérieur de Zingaro! Faut les voir se tordre le cou, pas discrètement du tout! On les invite, parce qu’on aime ça parler avec eux, leur parler de nous, de notre mode de vie réduit à sa plus simple expression! Stef dit souvent que malgré notre mode vagabond, on attire la sympathie des gens, probablement parce que notre van n’a pas de rouille, qu’on a une jeune enfant et qu’on est propre sur nous, comme il dit!
La côte sud de la Nouvelle-Écosse, c’est le paradis des plages. On prend le GPS et on roule sur les plus petites routes qui longent la mer. Certaines se transforment en sentiers pédestres et d'autres ne sont plus entretenues et donc la végétation a repris sa place... oops, encore demi-tour! On enchaine les plages, les unes après les autres: Green Bay, Cherry Hill, Volger’s Cove. On décide qu’on a assez progressé et que le décor n’offre rien de mieux ou de différent. Le but du voyage n’est pas de traverser la Nouvelle-Écosse au complet… on s’était dit que c’était des vacances relaxes, où on ne passerait pas notre temps à courir après le “toujours mieux”. Après un classique souper au saumon et brocolis, on pense qu’il est temps de trouver un endroit pour la nuit car Cherry Hill, ça manque de charme, c’est juste des cailloux et c’est venteux. On reprend la route du nord.
On a un bon karma car on trouve un super spot qui nous avait été mentionné par une dame du Québec croisée plus tôt à Crescent beach. L'emplacement parfait: une plage à pente douce, des vaches dans le champ en face, et des toilettes sèches. Y’a 2-3 autres véhicules, dont un Vanagon habité par un surfer boy blond et son chien. Superbe coucher de soleil et balade nus pieds sur la plage. C’est le bonheur!
Le lendemain, on avait rendez-vous avec ma cousine Annie qui habite du côté nord de l’ile, dans la Baie de Fundy. Avec son mari et leurs quatre enfants, ils ont fait le move "coast-to-coast" il y a deux ans, partis de la Vallée de l’Okanagan en Colombie-Britannique pour s’offrir le rêve de leur vie: une maison et un jardin bien à eux, car ce rêve est inaccessible au BC. D’ailleurs nos amis Marlène et John ont fait exactement le même move, il y a cinq ans, pour les mêmes raisons. Ahhhh… ça ne nous empêche pas de rêver de Victoria… mais on sait bien que ce n’est pas à notre portée non plus, à moins de vendre à Montréal… ce qui est hors de question pour le moment.
Quel dépaysement: cette côte est agricole et luxuriante. Ça contraste avec les terrains rocheux et les plages de sable blanc! Il existe ici un microclimat qui permet même d’exploiter des vignobles. Je me sens bien, j’aime la campagne, la vraie, avec ses champs de différentes couleurs au gré des cultures. Je nomme les plantes à Juliette sur notre passage: brocolis, canola, patates, maïs, choux; elle se régale de cette visite touristique!
Les enfants sont ravis d’avoir de la visite qui parle français! Comme Juliette parle pas un mot d’anglais, ils doivent faire attention de ne pas utiliser une langue hybride, typique des minorités audibles! Pendant que les enfants redoublent de prouesses dans la piscine et apprennent à Juliette à nager, on prend l’apéro sur la terrasse, on jase, ça fait du bien de se retrouver! La dernière fois, c’était au BC et Juliette avait 6 mois! Leur grand de 15 ans fait des allers-retours sur la main au volant de son vélo à moteur gossé maison! Lui et Stef échangent un peu côté mécanique… je vois bien que Stef aime encore cette vie de gaz et de boulons qu’il a connue en France, avec son père, à construire son dune buggy et son Beetle.
L’après-midi, on a trainé à un autre bel endroit, Scots Bay Provincial Park. L’accès à la plage se fait par un grand pont de bois dont l’accès, selon les marées, se trouve en partie submergé! Mais l’eau est chaude et c’est plutôt rigolo! C’est une plage reconnue pour ses agates et un monsieur originaire de l’Alberta en donne quelques unes à Juliette, qui est comblée! Décidément, la Nouvelle-Écosse attire les gens de l’ouest du Canada!
![]() |
Zingaro nous attend au sec et à l'ombre. À noter que près du pont, on a de l'eau aux cuisses! |
Il est temps de poursuivre notre exploration. À notre première visite en 2016, on avait adoré la petite ville de Chester. On était arrivés en même temps que la grande Chester Racing Week, et une fois de plus, on profitait du même timing: pas question de manquer ça! À l’entrée de la ville, on se remémore notre passage en 2016. On s’oriente de mémoire et on pose Zingaro au meilleur point de vue de la ville: un rond-point situé entre les deux baies. Accès aux quais, à des toilettes, du wifi, du gazon pour relaxer et à la piscine municipale à l’eau de mer, en plein air et gratuite! Je crois qu’on aurait pu passer une semaine juste là! On est aux premières loges pour admirer la myriade de voiliers venus pour l’occasion.
![]() |
On cuisine directement dans le stationnement. |
Ou quand Juliette sort du camion avec son maillot de bain, prête pour l’une de ses deux séances de piscine de la journée, histoire de pratiquer ses nouvelles techniques de nage.
![]() |
La piscine, tout en bas en turquoise, qui surplombe le port côté ouest. |
On fait le tour de la ville à pied, on prend un café ici, un dessert là. On retrouve notre “maison préférée” de 2016… et comble de surprises, la fille des propriétaires est dehors pendant notre extase et nous offre de la visiter! C’était une boat house, un entrepôt, à l’époque. Tout est rustique et charmant à l’intérieur: décidément notre coup de coeur une 2e année de suite… mais la vitrine d’une agence de courtiers nous apprend qu’il faut en moyenne un million de dollars pour acheter une maison ici! On rêve alors d’habiter ici, dans la baie, sur un petit chalutier (on s'amuse, étendus sur le lit, à se choisir un bateau parmi ceux présents). D’aller à l’épicerie en vélo (Stef l’a fait: c’est 6 km, ça se fait très bien), de faire l’école à la maison et de rentrer à Montréal l’hiver venu.
Parlant de rentrer… faudrait bien y aller. Les vacances achèvent… Pour notre dernière journée, on s’offre encore une plage dans un parc provincial, où on rencontre des petits amis québécois: quelle chance! On étire ça un peu, et on repart... le coeur gros. Ah, pas capables de rentrer... celle-là c'est la dernière, ok?! C'est tellement beau ici, on va y passer la nuit.
Une heure plus tard, on est convaincus que c'est moche: c'est plein de gens sans manières qui viennent nous polluer la vue, égoïstement. On met la clé dans le contact: je fais une razzia dans le frigo et l'armoire, j'attrape mon canif et une assiette, et je vais faire manger ma famille en roulant! J'adore ça préparer des petites bouchées pour mes deux chéris en regardant le paysage.
On est tellement pas loin de Peggy's Cove qu'on décide d'y retourner pour dormir et faire de la rando en famille le lendemain matin.
Gorgeous! It's wonderful to see your smiley faces. :) Urs
RépondreEffacerHey, merci! Nova Scotia is so perfect for a relaxed vacation, can't help but smile!!!! xxx
EffacerContrairement au Québec, trouver les terres publiques en NE est super simple et accessible : https://data.novascotia.ca/Lands-Forests-and-Wildlife/Crown-Land/3nka-59nz
RépondreEffacer