Le marathon des saisons
Partie 1: l ’hiver
Ça y était enfin, le jour J tant attendu. Fidèles à nous-mêmes, on n’avait pas mis de cadran à 5 heures du mat pour décoller tôt. De toute façon, on nous a jeté un sort il y a de cela bien des années, de sorte qu’on est incapables de partir avant 11h, alors pourquoi stresser! À 8h10, on était dans la douche. À 9h, on savourait nos derniers croissants en compagnie de notre ami Philippe qui habitera notre maison en notre absence. Malgré le calme extérieur, moi je bouille. J’ai tant de choses à faire: une dernière brassée de lavage pour laisser la maison propre, vider le frigo de ce qu’on apporte, ranger les vêtements d’hiver dans le placard. Et une bouchée de croissant par ci, et un sac rempli de trucs qui trainent en vrac par là. Comme on n’avait pas vraiment fait de générale car la plupart des bacs contiennent des trucs qui ne doivent pas geler, on ne savait pas vraiment quelle était la capacité de rangement réelle de Zingaro. J’ai quand même fait des provisions en masse au Costco et on ne s’est pas limités sur l’équipement de sport: vélo, escalade, yoga, natation, course, tout y est, fois 3! Pour les vêtements et la literie, ça c’était fait. Puis fallait penser aux jouets, aux livres, aux loisirs créatifs (perles, dessin, ukulélé). Fallait mettre de côté des trucs à grignoter et boire en route, des jouets, le lecteur DVD, les téléphones, bref, tout ce qui est utile et nous évite d’arrêter en chemin. L’idée, c’était de rouler, de se rendre au moins à Philadelphie.Grâce à l’aide précieuse de Philippe et au dévouement de Stef, nu-mains par -12 degrés, chargement après chargement, la seule chose que j’entendais était: quoi d’autre Éliane? À l’intérieur, je voyais la grosse pile de sacs et de bacs rubbermaid disparaitre. Puis ça a été à moi de jouer pour aménager le garde-manger et le frigo. Eh bien, j’ai tout mis!
![]() |
Même pas de bordel! |
Puis, les 10-12 litres de jus en extra sont rentrés à l’arrière. La capacité de rangement va au-dela de nos attentes, et on ferme les portes, satisfaits de voir que ça ne sera pas un autre de ces voyages où l’habitacle est embourbé dès le départ! Encore 10 minutes pour attacher les vélos, et on en est aux adieux au petit copain de Juliette sur le balcon! L’émotion est grande… on part pour 6 mois? Alors que la maison est enfin vide et propre et que la salle de bain est finie?!
![]() |
Preuve que la salle de bain est finie! |
![]() | |
Un dernier coup d'oeil avant de partir... C'est solide! |
![]() | |
3 happy campers! |
Je n’avais jamais passé les douanes de Lacolle si vite: pas de voiture devant nous… c’est quasiment louche… c’est sûr qu’on est dimanche matin et qu’une tempête de neige est annoncée. Les questions habituelles défilent:
-Where are you going?
-To Florida, then visit some friends in LA and family in Oregon.
-For how long?
-Three months.
-Do you have food?
-Only strawberries and dry stuff.
-What do you do for a living?
-I work for the national bank / and I work for the Quebec government
-And you little one, do you go to school?
-(moi à Juliette: regarde le M. avec un sourire) - She doesn’t speak English, but no, she just turned 5.
-Do you have the vehicle’s registration? (celle-là, c’est une nouvelle question)
-Sure, here you go!
-Ok, have a safe trip!
Ouf! J’étais pas d’humeur à revider le camion! Mais la joie d’être en vacances s’est vite transformée en cauchemar hivernal. Les américains n’ont pas notre savoir-faire pour déneiger les routes, mais on peut faire avec car on a des pneus d’hiver. Ce qui n’était pas drôle par contre, c’est qu’à chaque 30 minutes, Stef prenait une sortie, mettait mes gants et déglaçait à grand peine les wipers, sachant très bien que c’était en vain.
![]() |
Stef qui déglace pour la énième fois les wipers. |
Partie 2: le printemps
C’est donc ben plate faire de l’autoroute. Même si Zingaro nous offre beaucoup plus de confort qu’Ali Baba (même Juliette a remarqué que c’était silencieux), il reste qu’on n’aime pas du tout faire la course sur 4 voies de large entre des automobilistes qui textent au volant ou qui te collent dans le c.. Mais comme on est un peu pressés de rejoindre le sud, on a opté pour le chemin le plus rapide. Le but de la journée est de se rendre à Virginia Beach, peut-être même camper! L’avantage de partir si tôt, c’est qu’on est à destination à midi! Un petit arrêt au Visitor’s center nous convainc de prendre un hôtel: le seul camping ouvert charge 50$ la nuit, alors que pour 68$, tx in. on a un hôtel avec petit déjeuner, piscine à 90 degrés et jacuzzi dans la chambre! On passe le début de l’après-midi sur la plage à faire du beach combing et du vélo, malgré le vent et le 12 degrés. On a quand même gagné plus de 20 degrés depuis notre départ! Mais faire du tourisme en février comporte son lot de surprises… aucun resto sur la plage n’ouvre avant mars. On soupe donc sur la main déserte, dans une taverne où on nous demande à l’entrée: fumeur ou non-fumeur? Quoi? Ça existe encore? On a tout de même bien mangé et on a réussi à éviter les frites avec une grosse portion de brocoli et de pois mange-tout.Pub Kona - Virginia Beach chapter |
Partie 3: l’été
On avait 600 km à faire pour atteindre notre objectif: la mythique Myrtle Beach. Je sais que bien des Québécois y sont allés, pour nous, c’est une première. Je ne pouvais pas dormir car je comptais les heures: si on part à 10h, après le déjeuner et l’épicerie, on serait là vers 16h… pas de temps à perdre! Je presse les deux marmottes et après une fausse manoeuvre de lecture de cartes, on passe tout droit pour l’épicerie. On roule sud: 15 degrés, 18 degrés, 20 degrés! Wow, Juliette a si chaud qu'elle est en boxeurs dans Zingaro car je refuse de mettre l'air climatisé! On a tant gelé, je vais en profiter! On se déniche un super beau camping dans un State Park pour 25$ la nuit. On en prend deux, en se disant qu'on profiterait de la plage. Juliette insiste pour faire du feu: on déguste donc des côtelettes de porc sur le feu et des guimauves comme dessert! Mais le lendemain, ils annonçaient de la pluie presque toute la journée. On a quand même décidé d'aller sur la plage tôt le matin pour sentir le plaisir d'être loin des hôtels et de la vie humaine. "Quel bonheur, ça sent bon", lance Juliette. À force de défier la mer, Juliette et moi on se fait avaler les pieds jusqu'aux chevilles: ça y est, on va rentrer au campement! On branche la chaufferette et on regarde Ratatouille, bien au chaud! Après la pluie, Juliette réquisitionne une petite ballade dans la forêt: ça c'est ma fille! Papa nous suit en vélo... c'est que du bonheur! Après une nuit froide (entre 3 et 5 degrés), on se lève avec un soleil radieux, bien décidés à explorer le reste du coin!Et vous... ça va avec vos nouveaux arrivages de neige fraiche?! On lit les nouvelles, on lit vos commentaires et on pense à vous!
Allô les 3 happy campers! On vous envie, ici, on a eu de la merde de neige et de verglas dégueu, les écoles ont fermé 2 fois en 2 semaines. Y fait frette, y fait chaud, y fait frette... On va s'en sortir, on pense à vous en attendant!
RépondreEffacerContents d'avoir de vos news, on attend les prochaines!
Bisous froids,
Gaëlle et Fuf
Xxxx
Merci pour les news récentes! On quitte la plage demain pour San Antonio. On va se balader en ville un peu pour faire changement! xx
EffacerCamper dans la belle nature d'un state park à vous seuls à 20degC au milieu de février...ok, chu jaloux !!!!
RépondreEffacerSurtout que depuis votre départ, l'hiver est finalement arrivé ici...puis aussitôt reparti (Ça monté à 10degC et gros soleil ce w-e).
Donc pendant que votre route toute clémente vous dirige vers des endroits bucoliques comme Yosemite, nous on se tape le Yo-Yo de météo en pensant et rêvant très fort à vous !
Keep on truckin' et continuez de nous rapporter vos beaux souvenir en cours de chemin comme ça.
Ciao,
Philippe et Rockie bien au comfort
xoxo-ronron
On a vu tellement de gens en Jeep... on se demande ce que tu fais chez nous! Viens nous rejoindre! xx
EffacerBon oui, démonte le banc et le siège passager, fabrique une sorte de cercueil 2 par 6 pieds, Dors dessus pis t'as même plus besoin de tente...Tu vois même les étoiles si tu ouvres ton toit !
Effacer